Comment favoriser des performances durables au bureau?

Mettez en adéquation les besoins de votre organisation et de vos employés.

Sous l’effet de la numĂ©risation croissante, nous ressentons une (trop) forte charge de travail et un manque d’exercice physique. Mais malgrĂ© ces effets nĂ©gatifs de la numĂ©risation, il y a quand mĂȘme des effets positifs. Ainsi, la numĂ©risation se montre nĂ©cessaire pour contrĂŽler les coĂ»ts au sein des entreprises. Une tension semble donc se former entre les besoins des entreprises et ceux des employĂ©s. Comment veiller Ă  la fois aux intĂ©rĂȘts des employĂ©s et Ă  ceux de l’entreprise ?

Numérisation du travail

Nous travaillons avec des systĂšmes numĂ©riques de plus en plus intelligents qui exĂ©cutent des tĂąches que nous faisions nous-mĂȘme auparavant. Le contrĂŽle des coĂ»ts est une raison importante de cette numĂ©risation. Dans le secteur privĂ©, le rendement doit augmenter sous la pression des actionnaires. Dans le secteur public, le contrĂŽle des coĂ»ts est nĂ©cessaire, car le vieillissement entraĂźne plus de dĂ©penses et moins de revenus. Dans ce cas, les perspectives ne sont pas favorables : une situation Ă©conomique modĂ©rĂ©e et un vieillissement continu. Ajoutez Ă  cela un faible investissement dans l’innovation au cours de la derniĂšre dĂ©cennie et nous pouvons nous attendre Ă  une nouvelle vague d’économies.

Pour les employĂ©s, la numĂ©risation du travail signifie aussi qu’ils doivent ĂȘtre plus performants. Nous observons dĂ©jĂ  la consĂ©quence dans la pratique : un manque d’exercice, une grande pression de travail et plus d’heures de travail sur l’ordinateur. Travailler quels que soient le temps et le lieu est une solution pour contrĂŽler les coĂ»ts pour l’organisation tout en augmentant les performances de chaque employĂ©. En effet, une grande partie du temps de trajet est converti en temps de travail, ce qui conduit Ă  plus d’heures de travail par semaine.

Il est fort probable que la pression Ă  la performance augmentera encore Ă  l’avenir. Est-ce qu’un Ă©quilibre vie privĂ©e/professionnelle est possible si la pression du travail ne cesse de croĂźtre ? Et comment Ă©laborer cela ? Comment combiner cela avec la nĂ©cessitĂ© pour de nombreux employĂ©s de s’occuper en mĂȘme temps des enfants et des parents Ă  la suite du vieillissement croissant ?

Un nouveau mode de travail est nécessaire !
Ce nouveau mode doit dĂ©boucher sur plus de crĂ©ativitĂ©, plus de productivitĂ© et sur suffisamment de temps libre. Ainsi, les besoins de l’organisation et des employĂ©s peuvent ĂȘtre mis en adĂ©quation.

RĂ©pondre aux intĂ©rĂȘts de la direction

Pour la direction des entreprises, la santĂ© est capitale, dans la mesure oĂč elle contribue manifestement davantage au bilan des recettes et des dĂ©penses dans l’organisation que d’autres investissements (tels que la robotisation). La direction prĂ©voit ainsi chaque annĂ©e des sommes budgĂ©tĂ©es pour la gestion des rĂ©clamations (qui diminuent chaque annĂ©e). Mais pour des initiatives plus importantes, l’assise financiĂšre doit ĂȘtre renforcĂ©e.

En sachant ce que la direction estime important, une question se pose : comment continuer Ă  augmenter les performances des employĂ©s de maniĂšre Ă  leur laisser assez de temps libre pour rĂ©aliser leurs ambitions sur le plan privĂ© ? Il faut toutefois que les employĂ©s puissent tenir jusqu’à leur retraite.

En ce qui concerne les performances, faisons la comparaison avec le sport de haut niveau. Pour briller aux Jeux olympiques, un athlĂšte doit s’entraĂźner pendant plusieurs annĂ©es. En progressant un peu chaque jour. Les blessures entravent ce processus d’amĂ©lioration continue. Le niveau de rĂ©cupĂ©ration dĂ©termine dans quelle mesure la charge d’entraĂźnement conduit Ă  une amĂ©lioration. La rĂ©cupĂ©ration est le principal facteur d’amĂ©lioration des performances des athlĂštes de haut niveau. Le repos est Ă©galement une solution pour augmenter durablement les performances des employĂ©s.

Moments de récupération chez les travailleurs du savoir

La rĂ©cupĂ©ration est quelque chose d’Ă©vident pour un sportif de haut niveau, Ă  savoir ĂȘtre inactif aprĂšs un entraĂźnement intense. Pour un travailleur du savoir, qui est surtout sĂ©dentaire et fait un travail de concentration, c’est plus complexe. Chez un sportif de haut niveau, la position assise ou couchĂ©e est la variation pendant la rĂ©cupĂ©ration aprĂšs l’entraĂźnement intense. Il en va de mĂȘme pour un travailleur du savoir : il doit alterner position assise, en mouvement ou debout, concentration sur le projet, puis sur autre chose. Lorsque quelqu’un peut faire ce qu’il prĂ©fĂšre pour son moment de rĂ©cupĂ©ration, l’effet (augmentation de la concentration) est maximal, avec une augmentation manifeste de la performance au travail. Par ailleurs, la combinaison du mouvement physique et de l’activitĂ© mentale entraĂźne un rĂ©sultat durable, en raison de la diminution Ă  long terme des effets nĂ©gatifs sur la santĂ©. Il suffit de bouger trois minutes toutes les heures pour obtenir les effets souhaitĂ©s sur le plan des performances et de la santĂ©.

Deux Ă©tudes illustrent, en particulier pour les cadres, la pertinence des moments de rĂ©cupĂ©ration pendant le travail pour augmenter les performances au travail. Dans une sĂ©rie d’expĂ©riences, Oppezzo et Schwartz de l’UniversitĂ© de Stanford ont examinĂ© la crĂ©ativitĂ© des sujets. Ils ont laissĂ© les sujets s’assoir, marcher ou s’assoir et marcher en alternance. Le nombre de nouvelles idĂ©es trouvĂ©es par les participants diffĂšre selon le rĂ©gime d’activitĂ© (Figure 1). Lorsque les sujets restaient assis, la crĂ©ativitĂ© Ă©tait au plus bas, lorsqu’ils marchaient en continu ou alternaient marche et position assise, la crĂ©ativitĂ© Ă©tait au plus haut. Marcher trois minutes par heure stimule la crĂ©ativitĂ©.

Dans une Ă©tude remarquable, Danziger et ses collĂšgues ont Ă©tudiĂ© les facteurs importants dans les dĂ©cisions des juges sur la libĂ©ration anticipĂ©e de prisonniers. La gravitĂ© du dĂ©lit, le type d’infraction, l’avocat et la prison, tous avaient leur influence. Cependant, un facteur avait une influence et n’était pas affectĂ© par les autres facteurs : la fatigue. Au dĂ©but de la journĂ©e, les juges ont laissĂ© 65% des prisonniers libres, aprĂšs plus de deux heures, ce chiffre Ă©tait tombĂ© Ă  0%. AprĂšs un temps de rĂ©cupĂ©ration, le pourcentage est remontĂ© Ă  65% puis a de nouveau chutĂ© rapidement. Un deuxiĂšme temps de rĂ©cupĂ©ration a entrainĂ© 65% de libĂ©rations anticipĂ©es, suivi d’une baisse rapide. Cela s’explique par le fait que les juges n’Ă©taient plus en mesure de prendre une dĂ©cision en connaissance de cause en raison de la fatigue. Inconsciemment, ils ont choisi de ne pas considĂ©rer les consĂ©quences possibles et de laisser la situation telle qu’elle Ă©tait, sans libĂ©ration anticipĂ©e. Les temps de rĂ©cupĂ©ration sont cruciaux lorsqu’il faut prendre des dĂ©cisions ayant une incidence majeure.

Performance durable avec des dispositifs et des techniques

Outre la rĂ©cupĂ©ration, le sport de haut niveau nous offre encore une vision diffĂ©rente pour amĂ©liorer les performances : l’utilisation de dispositifs et de techniques pour augmenter les performances. Pour rĂ©aliser de meilleures performances, un athlĂšte utilise les meilleurs matĂ©riels et techniques. D’aprĂšs une Ă©tude, les employĂ©s travaillent plus rapidement avec un ordinateur portable en utilisant un support pour ordinateur portable, une souris et un clavier externe (IJmker, 2016). De plus, des « techniques », telles que la saisie Ă  l’aveugle et l’utilisation de raccourcis, augmentent clairement les performances. Que ce soit pour intĂ©grer des temps de rĂ©cupĂ©ration ou pour utiliser des dispositifs et des techniques : les employĂ©s doivent savoir clairement ce qu’ils doivent faire et adapter leur comportement pour ressentir les effets positifs.

Pour atteindre les employĂ©s et rĂ©duire l’impact de la numĂ©risation, la numĂ©risation est nĂ©cessaire, aussi bizarre que cela puisse paraĂźtre. GrĂące Ă  des logiciels, tout le monde est joignable quels que soit le temps et le lieu. Un briefing classique au bureau ne suffit plus, car il est difficile d’organiser les employĂ©s et parce que la capacitĂ© au sein des organisations ne suffit pas en raison du contrĂŽle des coĂ»ts. De nouveaux comportements requiĂšrent des dĂ©clencheurs pour casser la routine. Par exemple, pour l’utilisation d’une table assis-debout, il faut rappeler aux employĂ©s Ă  l’aide d’un logiciel de continuer Ă  l’utiliser aprĂšs les 3 premiers mois.

Conclusion

La pression sur les employĂ©s augmente aussi bien sur le plan professionnel que privĂ©. La solution pour rĂ©pondre aux besoins des organisations et des employĂ©s est d’encourager un mode de travail qui conduit Ă  plus de crĂ©ativitĂ©, Ă  une plus haute productivitĂ© et Ă  la protection du temps libre. D’importants piliers dans ce mode de travail sont l’intĂ©gration de moments de rĂ©cupĂ©ration actifs aprĂšs chaque heure de travail, l’utilisation de dispositifs pour augmenter les performances et l’apprentissage de compĂ©tences numĂ©riques Ă©lĂ©mentaires. Pour convaincre la direction d’y investir, il faut rĂ©agir Ă  leur stratĂ©gie de contrĂŽle des coĂ»ts et d’innovation. L’effet secondaire est que les employĂ©s restent opĂ©rationnels jusqu’à leur retraite.

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